Après des débuts sur la pointe des pieds, Isaias est en train de prouver qu'il peut encore être très utile à Walhain.
Dans le noyau de Walhain, quatre joueurs peuvent se targuer d'avoir évolué au plus haut niveau. Taddée Gorniak (Mons), Giovanni Cacciatore (Sporting Charleroi), Geoges Dimitriadis (Saint-Trond) et Isaias. Des quatre, Isaias présente, et de loin, la plus belle carte de visite avec des passages à Seraing, à Metz, en Turquie, en Suisse... Une carrière qui en ferait rêver plus d'un même si son parcours, ces dernières années, est plus chaotique : «Malheureusement, dans le milieu du foot, on rencontre parfois des personnes qui ne tiennent pas leurs promesses. D'autres sont même incompétentes», nous disait-il lors de sa première expérience en P1 avec Deux-Acren (Hainaut).
L'an dernier, Isaias n'a évolué qu'une demi-saison avec le RWDM toujours en P1 et il avoue n'avoir pas trop hésité à signer avec le club des Boscailles : «J'avais envie de retrouver l'échelon national et le discours ambitieux de M. Fivez (NDLR : le président de Walhain) m'a plu.»
Après des débuts hésitants, le Brésilien a enfin trouvé grâce aux yeux de son coach. Il a entamé les trois dernières sorties des Rouge et Vert comme titulaire alors qu'il avait dû se contenter de quelques fins de match auparavant : «Ce qui importe, c'est la motivation», répète le milieu de terrain qui suscite encore l'admiration pour la qualité de son jeu avec le ballon. Il n'a jamais été un grand travailleur «mais je dois faire tout mon possible pour aider le groupe. Pas seulement par rapport à mon expérience mais aussi et surtout sur le terrain.»«34 ans, je ne suis pas si vieux que ça»
Dimanche, face à Jamoigne, il a de nouveau pu faire admirer la qualité de sa passe. Il est même à la base du deuxième but des siens : «On a su prendre le match en mains et on a marqué rapidement mais après 20 minutes, le terrain est devenu impraticable. Ce qui fait qu'on a un peu perdu notre football.»
Des conditions difficiles, il ne s'en plaint pas. Arrivé en Belgique à 16 ans à peine, il connaît la météo «à la belge» : «Il faut pouvoir surmonter cela. Je connais des clubs de D1 belges qui n'ont pas de meilleures installations que celles de Walhain.»
À 34 ans, Isaias se nourrit encore de belles ambitions sportives : «Non, je ne suis pas si vieux que ça. Beaucoup de gens pensent que j'ai plus. Cela fait 18 ans que je suis dans le milieu, c'est à cause de ça que les gens pensent que je suis plus vieux. La Belgique est devenue mon deuxième chez moi. Ma vie est ici. J'ai quitté le Brésil très jeune et j'ai pu saisir ma chance. Je suis aujourd'hui marié et j'ai deux enfants à qui je peux consacrer du temps.»
Son temps, il entend aussi en faire profiter les jeunes Walhinois : «Il y a du talent chez les jeunes en Belgique mais il faut de l'envie, du caractère. À Walhain, il y a vraiment de la qualité dans le noyau et petit à petit, malgré les blessés et les suspendus, on trouve un collectif.
» L'équipe est bien pour le moment et à mon avis, elle est capable d'aller loin au deuxième tour. On doit en tout cas essayer d'aller le plus loin possible.»
Le Brésilien a signé un contrat d'un an aux Boscailles : «Je pense pouvoir encore jouer un an ou deux et après j'aimerais m'occuper de jeunes. Pas des tout petits mais ceux qui comprennent déjà le football. Encore à Walhain la saison prochaine? Je ne sais pas encore. Il faut notamment voir si l'entraîneur compte sur moi.»
Tout cela dit avec une simplicité qui fait plaisir à entendre dans un milieu où la modestie ne trouve souvent qu'une petite place dans le vestiaire. Même en promotion.
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